mercredi 10 juin 2009

En mots et en images ...

Me voilà rentrée de ma petite virée que je pourrais résumer en 3 mots : pétole, près, cartouche.

Comme me l’avait dit Anne-Laure, une fois le bateau prêt, les contrôles sécu validés, j’avais effectivement hâte d’y aller pour stopper le stress de « l’avant ».
La météo ne s’annonce pas formidable : pétole, rotations de vent dans tous les sens, et l’arrivée d’une dépression samedi soir – on sera rentrés avant qu’ils disaient …

C’est donc sous un beau soleil et quelques nœuds de vent que nous prenons le départ. Je reste bien à l’écart de tous, je ne veux pas arrêter la course prématurément.
Bouée de dégagement, puis direction du Raz de Sein. Un peu compliquée la baie de Douarnenez, je choisis la côte, je n’ai pas regretté.
Du coup, au Raz de Sein je me fais doubler par tous les bons lorientais, c’était toujours quelques heures de prises qui retarderont le moment où je serai dernière !

Passage du Raz, puis au près vers Penmarch.
Je choisis encore la côte.
Cette fois, mauvaise pioche. Je m’arrête toute la fin d’après midi dans la baie d’Audierne.
Je râle …
Puis un souffle revient de nord ouest, du coup c’est sous spi que je m’approche tant bien que mal de Penmarch.
Il fait presque nuit, le spi pendouille, les dauphins viennent jouer autour du bateau. Allez, ça suffit, je vais dormir un peu, tant pis pour les quelques souffles que je vais rater.
Cela m’aura valu plus d’une place mais au moins j’ai dormi.
J’atteints péniblement Penmarch vers 3-4h du matin.
Des pechous partout.
Le vent qui revient d’est.
Et c’est donc au près que je me dirige vers La Jument des Glénans puis Groix.

Le vent est là, le bateau bien stable sans pilote, allez zou, je retourne dormir un peu.

J’atteints Pen-Men (la pointe ouest de Groix) en milieu de journée vendredi. Je repasse devant quelques bateaux. C’est bien, je suis contente. Je ne suis pas encore derrière ;-)

Puis le vent tourne en même temps que moi et c’est toujours au près que je me dirige vers les Birvideaux avec le vent qui tombe.
Je vois les bateaux partir sous génois, et moi avec mon vieux solent, eh ben je reste derrière, et je râle, je râle …

Il fait quasiment nuit quand j’atteints enfin les Birvideaux, et devinez la meilleure : le vent a tourné nord ouest, c’est donc au près que me dirige vers Penmarch …
Les deux bateaux qui restaient en vue derrière moi abandonnent et retournent, l’un sur Lorient, l’autre à Belle-Ile. Moi aussi, je veux rentrer !!!!
Bon allez, je me prépare un bon repas, soupe au plastique et pâtes au plastique ( j’ai eu la bonne idée de remplir un bidon tout neuf …). Il n’y a personne autour de moi à part quelques dauphins venus encore me saluer avant la nuit, pas de péchous, allez zou, dans le duvet, et une bonne heure de sommeil programmée.
C’est évidement lorque je suis dans le duvet que le bateau se vautre, le vent monte, aie, aie, aie …
Je sors, gros nuage noir, allez habille toi ma fille, va prendre un ris.
Je vous raconte pas l’humeur à bord …

Du coup, j’en oublie de mettre le réveil. Je dors près de 3h. Cap au sud ouest, juste un peu de route en trop …

Mais je me réveille il fait déjà jour, c’est bien pour ça le mois de juin !

J’atteinds Penmarch vers 10h, et c’est en tirant des bords carrés que je me rapproche tant bien que mal de l’occidentale (la bouée la plus à l’ouest de la chaussée de Sein).
Le courant est avec moi jusqu’à 17h, ça devrait le faire.
La météo annonce du vent mais en fin d’après midi seulement.

A midi je tire tjs des bords carrés, je comprends plus rien au vent, je n’arrive plus trop à réfléchir rapidement et le vent monte, plus tôt que prévu.
Un ris
Ca monte encore, 2eme ris.
30 nds, allez on arise le solent. Petite douche salée.
Et je suis toujours loin de cette cardinale de malheur ! (un peu comme notre voleuse tu vois Anne Laure ?)
Je n’ai vu aucun bateau de la journée, j’appelle désespérément le bateau accompagnateur pour savoir où il est, ils ont tous passé la chaussée je suis dégoutée …
Voulant rentrer par le Raz de Sein voire peut-être m’arrêter à Audierne, il me motivera à finir, si près du but.
Du coup j’y vais.
J’ai regretté …
En m’approchant enfin de cette chaussée, j’ai la joie de découvrir une mer sympathique, vent contre courant, je repense à Thomas m’avertissant que le coin est vite difficile.
J’ai eu très peur, j’ai beaucoup pleuré, je me suis maudit d’avoir eu cette bonne idée. Un peu comme en Amérique du Sud, je me rappelle une fois avoir écrite que plus jamais l’on m’y reprendra à avoir des idées débiles comme ça, et que désormais ce sera voyage organisé et accompagné !
Là je me jure que désormais ce sera la croisière s’amuse et tous les soirs au port !

Vers 9h du soir, je repasse enfin à l’est de la chaussée, la mer se calme un peu, le vent aussi. Trop pressée d’arriver, je renvoie toute ma gand voile et le solent.
Le vent remonte
Grrrrr ….
JE reprends un ris.
Il remonte encore.
Je reprends mon 2eme ris et me dis que quoi qu’il arrive je ne touche plus aux voiles !
LA côte se rapproche, je me détends un peu et pleure, encore et encore … Le stress retombe, j’ai trop hâte d’arriver.
Malgrè tout ça, la tombée de la nuit fut très belle, le coin est vraiment magnifique. Les tas de Pois, le cap de la Chèvre, la Baie de Douarnenez, la ligne d’arrivée !
Je jete la bouteille à la mer mais trop naze Rozenn, croyant filmer j’éteints l’appareil... Je n'ai donc qu'une photo, mais elle est jolie !
C’est donc de nuit que je m’approche du port
Je ne vois pas la ligne. Forcément, elle n’était pas éclairée … Du coup je perds bien une demie heure à retourner au près sous GV seule à 2 ris pour la passer
Je râle, je râle …

Et là, le plaisir comment enfin : je vois un zodiac arriver avec à son bord Kristell et Anne-Laure. Quelle bonne idée !!!
Et sur la digue mon fan club m’attend, trop drôle.
Les parents, les petits neveu et nièce qui crient à tue-tête, Pat et sa douce voix qui m’accueille au ponton, la famille Nedelec, Thomas, Antoine, Chouchou et … la bouteille de champagne ! (trop bien joué Simone !)

J’apprécie ce moment mais il a été un peu cher payé.

On remet ça dans 3 jours, je suis un peu rétissante mais on sera 2, et si on a le moindre doute sur la météo, on rentre à l’abris.
Une petite semaine au Scilly, moi ça me branche bien ;-)